Michel Born, né le 20 novembre 1947 à Visé en Belgique, est un psychologue et criminologue. Docteur en psychologie, il est professeur ordinaire honoraire à l’Université de Liège.
Michel Born est l’auteur de nombreux livres et articles sur l’adolescence et la délinquance juvénile et est considéré comme un auteur de référence dans ces domaines. Grâce à ses recherches tant quantitatives que qualitatives et à sa pratique professionnelle avec des jeunes délinquants, il a élaboré un modèle de compréhension du cheminement vers une déviance ou une délinquance de plus en plus grave appelé Spirale délinquante.
Il a contribué largement à l’utilisation des notions de Résilience et Désistance notamment avec Boris Cyrulnik [1],[2]. Dans leur article, Mélanie Laurent et al. soulignent l’intérêt du terme «désistance»: «Pour ces sujets, le terme de résilience est inapproprié (car ils n’ont pas résisté au trauma) et, à notre avis, totalement inutile. Le terme de restauration (en américain, recovery), de Mancini et Bonanno (2006) serait, ici, beaucoup plus indiqué, pour rendre compte de leur trajectoire ou, en reprenant le modèle de Bergeret de (re)compensation-stabilisation de leur structure de personnalité initialement mise à mal par le traumatisme… Born et Boet (2001), dans la clinique du judiciaire, parlent, de manière pertinente, de «désistance», pour rendre compte de la trajectoire existentielle de sujets qui cessent d’être délinquants (disparition de leurs symptômes d’externalisation) »[3].Les applications de ses théorisations sont multiples notamment pour la compréhension de la radicalisation terroriste[4]et des pratiques policières[5].
Un de ses apport à la criminologie fut d’avoir participé grandement à l’implantation en Europe des méthodes de recherches par questionnaires de délinquance auto révélée (self-Reported delinquency scale) en étant parmi les initiateurs de la recherche internationale ISRD. Emile-Henri Riard, reprenant les travaux de Michel Born [6]souligne que « une partie des comportements violents observés à l’adolescence peut sans doute être expliquée par l’histoire des jeunes. En effet, ila été relevé que bon nombre d’adolescents auteurs de troubles au collège ou au lycée avaient des antécédents se manifestant par des comportements inappropriés dès l’école primaire, comportements auxquels il n’avait pas été suffisamment prêté attention lors de leur survenue », Avec son équipe de recherche et en collaboration avec les directions et les équipes éducatives de plusieurs institutions d’accueil de mineurs en difficulté en Fédération Wallonie Bruxelles, il a finalisé un test d’évaluation de l’autonomie du jeune intitulé EVA-GOA[7]qui est largement utilisé en France[8].
Michel Born a contribué à plusieurs recherches européennes sur la participation politique des jeunes[9]et a produit un numéro spécial consacré à ce sujet dans la Revue Les politiques sociales.
Son livre Jeunes déviants ou délinquants juvéniles a eu un grand retentissement[10],[11] et a donné lieu à une nouvelle édition récente[12]. Ses livres Psychologie de la délinquance[13] et Comment intervenir efficacement auprès des jeunes délinquants[14] aux éditions De Boeck sont largement diffusés notamment en Belgique, en France et au Québec . Il est régulièrement consulté et interviewé dans les médias[15],[16],[17]. Ses publications ont été citées dans des revues scientifiques reconnues plus de 800 fois et continuent à l’être[18],[19].
Très actif dans le champ culturel par ses productions artistiques, poèmes[20] et œuvres plastiques il a exposé en plusieurs villes belges suscitant des critiques très positives[21],[22].
Biographie
Michel Born obtient le diplôme de master en Psychologie en 1970, puis celui de docteur (PhD) en 1983 sous la direction du professeur Gaston Schaber. il assure parallèlement la fonction de psychologue institutionnel et expert auprès des tribunaux. En 1991, il devient titulaire de la chaire de psychologie de la délinquance de l’Université de Liège et directeur du Service de la Psychologie de la Délinquance et du Développement psychosocial jusqu’en 2012[23].Sa succession a été dévolue à la professeure Fabienne Glowacz.
Au niveau international, ses activités de recherches et ses responsabilités universitaires l’ont amené à diriger et évaluer des thèses de doctorat dans plusieurs universités et à être professeur invité plusieurs années à Curitiba au Brésil, Grenoble, Rennes[24] et Toulouse. Il a été membre du comité de l’OTAN «Life Science and Technology Panel of the Nato Science Committee» pendant quatre ans et dans de nombreux comités d’évaluation de formations universitaires en psychologie ou criminologie au Québec (FRQSC, Université de Montréal, Université Laval, Université de Sherbrooke). En outre, il est depuis 2001 professeur de Psychologie du développement à l’Université de la Vallée d’Aoste en Italie[25]. Il fut président de l’Association des criminologues de langue française (AICLF) de 2002 à 2004 et de 2010 à 2012 président de l’European Association for Research on Adolescence (EARA)[26].
Michel Born a été président de l’École de criminologie[27] de l’Université de Liège de 1995 à 2003 et doyen de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Liège de 2004 à 2008.
Président et past-président d’associations sans but lucratif à finalité psycho-sociale notamment Arpège, service d’encadrement de prestations éducatives pour mineurs judiciarisés, Reliance, AMO, service d’action milieu ouvert et le Clips Centre de santé mentale. Il est fondateur de l’ASBL Cheratte2017 pour promouvoir un avenir socio-culturel dans la réaffectation du site du charbonnage du Hasard à Cheratte.
Prix et reconnaissance
1984 ː Prix des amis de l’Université de Liège pour son livre Jeunes déviants ou délinquants juvéniles
2007 ː Grand officier de l’ordre de Léopold II.
2010 ː titulaire de la Médaille civique de première classe[28].
2012 ː Prix Beaumont-Tocqueville pour son apport à la criminologie.
Bibliographie
Publications
Liens externes
Michel Born est psychologue et enseignant et a attendu que la tranche de cassata de la vie lui offre du temps pour amplifier ses aspirations artistiques en participant à « l’atelier perché » de Nadine Fabry. Tout en souscrivant pleinement à la démarche de rendre visible une intériorité cachée, sa recherche plastique actuelle tente de travailler le contenu, la couleur, la forme et le sujet avec poésie en reliant les éléments classiques et contemporains.
En choisissant des sujets dans la vie culturelle et la musique ou dans les paysages et les ponts, il veut établir des ponts plus que des barrières entre les gens et les genres ou les écoles qui se sont succédés depuis Gauguin ou Matisse jusque Zao Whou-Ki, Poliakoff ou le colorfield painting qui lui servent de référence.
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La prochaine exposition se tiendra au Château d’Oupeye en 2021